Le capitaine Minus est embarqué dans sa bulle, le Maudit-Lustre, avec tout le fourniment de son milieu, la bourgeoisie, qui ne se déplace jamais en vérité mais croit toujours pouvoir tout faire venir à elle. Salon, tentures, peintures, table-basse, et bar déguisé en mappemonde sont de la partie d’exploration et c’est bien drapé dans sa robe d’intérieur en satinette matelassée grenat, la pipe songeuse, que Minus, par le hublot, contemple un monde étrange, tout hérissé de ventouses. On aura reconnu dans le Maudit-Lustre le prototype de l’automobile, avec ses fauteuils, son allume-cigare, sa radio, tout son intérieur garni où rien ne manque au confort, et tout à la possibilité de la découverte. Le pionnier comme le touriste ne voyage jamais qu’avec son petit chez-soi comme objectif.
L’amer il va sans dire, est qu’il faudrait encore pouvoir s’y soustraire, à la bulle maudite. Pourtant quand Artaud, par exemple, souligne le goût de l’être pour le caca, ce n’est pas qu’il a su s’y soustraire, mais qu’il l’a reconnu.
Plus le Maudit-Lustre s’enfonce dans l’amer et plus la lumière baisse à bord, plus les papiers-peints se boursouflent, plus les sièges rampent sur des pieds humains ou animaux, plus les embrasses étouffent les rideaux qui vomissent des teintes verdâtres, plus les carpettes se tordent et viennent boucher les tuyaux de l’orgue, plus le satin matelassé de Minus ne contient plus qu’avec difficulté les replis dégoulinants d’un poulpe. Le Maudit-Lustre ne remontera plus. Dans quels gouffres abyssaux s’abîme-t-il ?
Comme dans tout roman des grandes profondeurs invariables, le poulpe Minus voit soudain son visage humain qui le regarde au travers de l’oeilleton. Commence la vraie plongée.Vautréamont
La collection le livre à deux pages, dirigée par Vautréamont, a la vocation de publier autant des oeuvres originales que de rééditer tout le catalogue de la littérature générale condensé en des livres à deux pages, d’un abord simplifié, moins onéreux et moins encombrants.
L’amer il va sans dire, est qu’il faudrait encore pouvoir s’y soustraire, à la bulle maudite. Pourtant quand Artaud, par exemple, souligne le goût de l’être pour le caca, ce n’est pas qu’il a su s’y soustraire, mais qu’il l’a reconnu.
Plus le Maudit-Lustre s’enfonce dans l’amer et plus la lumière baisse à bord, plus les papiers-peints se boursouflent, plus les sièges rampent sur des pieds humains ou animaux, plus les embrasses étouffent les rideaux qui vomissent des teintes verdâtres, plus les carpettes se tordent et viennent boucher les tuyaux de l’orgue, plus le satin matelassé de Minus ne contient plus qu’avec difficulté les replis dégoulinants d’un poulpe. Le Maudit-Lustre ne remontera plus. Dans quels gouffres abyssaux s’abîme-t-il ?
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