Le néologisme désigne la surexploitation du principe de la grandeur, destinée aussi bien à dissimuler celui qui en fait usage s’avançant ainsi masqué sous l’apparence de la déférence, de l’admiration et du respect profond portés au « grand homme », mais aussi afin d’écraser sous le poids du bronze des statues, tout ce qui est trop fragile pour s’élever sous l’énergie de l’émulation que le grand a pu développer.
L’histoire de la grandeur est malheureuse. À l’origine capable de stimuler la force à son exemple, elle devint peu à peu une sorte d’Élysée incomparable, les « Grands » se métamorphosant en des sortes de dieux inégalables ; alors que tout l’intérêt de la grandeur, quand on pouvait encore la considérer, était d’être le fait d’êtres à l’échelle humaine, ce en quoi résidait justement leur grandeur. La granthômie systématique qui déploie les prestiges d’une envergure factice à tout bout de champ sur la plus abrutie figure du média, déjoue toute tentative d’être vraiment grand.
Dans son acception positive, la granthômie n’autorise plus que la grandeur du coeur, dont nul ni rien ne peut plus rendre compte. La grandeur est devenue particulière, contradiction dans les termes, des plus instructives. Fritzenbach remonte aux sources de la granthômie, les premiers granzômes, et les prémices de cette granthumanité qui trouve son achèvement aujourd’hui. Pour lui, le défi est de sauvegarder quelque chose de la grandeur à l’issue du naufrage granthôme. Vautréamont 


La collection
le livre à deux pages, dirigée par Vautréamont, a la vocation de publier autant des oeuvres originales que de rééditer tout le catalogue de la littérature générale condensé en des livres à deux pages, d’un abord simplifié, moins onéreux et moins encombrants.
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