Nous sommes tous des femmes. Passée du genre humain au genre féminain, notre espèce arbore désormais la féminité comme signal majeur en lieu et place de l’humanité. Comme pour la belette, la panthère ou la mésange, certains d’entre nous sont une femme du sexe masculin. Des femmes mâles. Comme auparavant certains hommes étaient du sexe féminin, ce que l’on appelait « des femmes ». À partir de cette constatation d’un monde renversé sans être fondamentalement renouvelé, j’établis le portrait d’un univers où les idées trouvent leur ultime, et plein développement final, version encore plus caricaturale que parodique, mais définitive, parfaite.
Ainsi, la femme est devenue la chasseresse qui jouit pendant que l’homme attend encore de savoir comment se replier sur autre chose que sa vaine défensive ou se refonder sur une origine.
Cette inversion générale dévoile soudain, comme par mégarde et par un mouvement imprudent, l’être de la métaphysique tombant de sa position de sûreté vers une abolition positive, régénératrice. Dernier acte, flamboyant, avant demain.
L’espèce fémaine, toujours plus obèse et bovine, est celle qui peut, gravide, porter cet œuf qui enfle en elle jusqu’à l’explosion de l’enfantement. Vautréamont


La collection le livre à deux pages, dirigée par Vautréamont, a la vocation de publier autant des oeuvres originales que de rééditer tout le catalogue de la littérature générale condensé en des livres à deux pages, d’un abord simplifié, moins onéreux et moins encombrants.
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