COEUR DES FILLETTES

Le couteau du boucher frôle ses doigts
Lames de rasoir ciel sanglant lumière
Le muscle rouge est tranché
Chair de ma chair chair commune illimitée
Le sang retourne à la poussière
La douleur retourne à la terre épuisée

La victime ne sait pas fuir
Le sacrifice qu'elle orchestre

Inlassablement la main du boucher
Entre l'acier dans sa chair même
Et cependant nous nous perçons
De la main du boucher
Et dans son obscur cerveau
Le mystère se referme

LES ROUTES DE L'EUROPE

Cette peau si froide et si douce
-si froide et si douce-
Ce corps immobile
-immobile-
La nuit est un autre monde, un autre monde, un autre monde
Toutes les routes de l'Europe luisent de pluie de pluie
Toutes les routes de l'Europe luisent de pluie.

Ce rire, contre le mur de l'obscurité
Est une cascade au long d'un rocher
Les sons deviennent des images,
Claires images, neuves images

Toutes les routes de l'Europe luisent de pluie, de pluie
Toutes les routes de l'Europe luisent de pluie
La nuit est un autre monde, un monde monde, un autre monde.

Cet amour froid et cristallin t'embrase

FUNNY GIRL

Eating my nails, bored in my brain,
Giving the torture to my nerves,
Screamin', scrappin', laughing, crying,
My eyes look through your weakness
An easy way to hate you.

So hard and rough,
Feeling so wrong,
Pull over skin to look what under is happening,
Watching the bones, straiting gestures
Freezing words fall down from lips

Oh, I'm not such a funny girl
Oh, I'm not such a funny girl
Oh, I'm not such a funny girl
Oh, I'm not such a funny girl
(you better don't believe)

Betrayal's mine, roughness is mine
Don't trust me or you will get lost
Pink cheeks, pink smile is lie
Pink cheeks pink smile is lie

Oh, I'm not such a funny girl
Oh, I'm not such a funny girl
Oh, I'm not such a funny girl
(you better don't believe)

I am as a spider watching for you,
Fly in the air, fly in my hand
I like to fight I like to scratch,
wild animal looking so quiet.

Oh, I'm not such a funny girl
Oh, I'm not such a funny girl
Oh, I'm not such a funny girl
(you better don't believe)

Sweet kisses from me to you,
Sweet kisses from me to you.

LES DERNIERES COULEURS

Les dernières couleurs avant la guerre
Frôlent les joues des demoiselles
Lorsqu'elles passent sous les enseignes publicitaires
Je marche et je ne touche rien
L'air se referme derrière moi
J'attends la guerre
à chaque degré sous la terre
Je désapprendrai un peu plus
à la fin je remonterai, je renaîtrai

Dernières lueurs avant la poussière
Zigzaguent sur les fronts
L'illusion des blessures à venir

Au jour changé parmi les décombres
Je chevaucherai des voitures incendiées
J'aurai une chambre nuptiale
Où m'attendront les jeunes filles irradiées

Les jeunes filles d'avant la guerre
Contrôlent leurs gestes leurs manières
S'accordent à l'électricité des lumières

Je marche et je ne touche rien
Je regarde les jeunes filles
Chrysalides chrysalides
A la naissance de la terre éclatera leur cocon

Elles n'ont pas peur elles s'en foutent
Elles respirent coûte que coûte
Un léger parfum de bonheur

Je reconnaîtrai l'or dans la poussière
Elles seront sublimes et mortelles
Leurs doigts s'effriteront sous la pression de mes lèvres
Leur sang coulera blanc
Leurs blessures un paysage
Elles seront les habitantes d'un nouveau monde

Elles n'ont pas peur, etc.

LA BAIE

D'une crise à l'autre
Le ciel est trop petit pour qu'un avion s'y voie
Il n'y a plus de lumière derrière la fenêtre
Le paysage bascule

Il n'y aura plus rien
Compter les plis que fait aux draps
L'accident du genou et du pied
Une tache sur le carrelage
est un gouffre pour la pensée

Depuis que je n'achète plus d'allumettes
J'ai moins peur de brûler la maison.

Mais la question qui veut survivre doit assassiner les réponses.

D'une crise à l'autre
Debout devant le gouffre de l'ancienne fenêtre
Le paysage n'a pas laissé de cicatrice
Le ciel s'est refermé sur les avions.

AU POINT DU JOUR

Au point du jour soudain
Marche, tranquille, et soudain,
Remontent en toi de vieilles choses,
Oubliées, éloignées...

Homme qui marche, qui marche,
Homme qui marche, qui marche,
Homme qui marche au point du jour
Au point du jour.

Ce flot qui te renverse, homme au sommeil du jour,
qui dort au long de la lumière
Ce flot qui te renverse, homme au sommeil du jour,
qui dort au long de la lumière

Demain demain demain
Demain,
Demain aura l'éclat que ton coeur verrouillé désire
Tes propres yeux pour regarder, tes propres yeux...

Au point du jour soudain,
Marche tranquille et soudain, s'effrite en toi la carapace
De ton coeur, de ton coeur

Homme qui marche qui marche,
Homme qui marche qui marche
Homme qui marche au point du jour, au point du jour.
Ce flot qui te renverse, homme au sommeil du jour,
C'est l'Aurore, l'Aurore

C'est le jour où s'ouvre la terre à travers toi
Vacillant dans la lumière, dormeur qui marche,
C'est une digue qui s'arrache de ton coeur
-au point du jour-
Une digue qu'un flot arrache
-au point du jour-

APPROCHE

Approche le couteau des lèvres
La lame du coeur
Si lent et sûr de ta souffrance
Tu ouvres le chemin de ton coeur
Meurs trois fois dans ton silence
Et encore une fois
Ce qui se tenait à distance
Peut-être alors pourra s'unir à toi
N'y compte pas trop cependant
Pourtant tu le dois
Ce qui t'est offert ne le perds pas
Profond, Profond l'ennui
Entre en toi l'oubli

DOUCE PLANTE HUMAINE

Douce plante humaine esprit végétal
Un rêve organique s'étire en ton coeur
Le verre est l'écran où vient se briser
L'écho de ton corps lorsque tu t'étends
Pour téléphoner.

Oh, de te toucher calme mes douleurs
Quand la nuit s'étend et ta tête penche
j'attends le matin où je vois briller
à tes yeux de la rosée

Sur le ciel de pierre douce plante humaine
Cycle des journées entretien parfait
Gestes rituels ; Oh! tu me reposes
Lorsque je pénètre le vide de tes pensées

Tu n'as pas de science
Et la connaissance
Inconsciente est dans ta chair

Oh, de te toucher calme mes douleurs
Quand la nuit s'étend et ta tête penche
j'attends le matin où je vois briller
à tes yeux de la rosée

(Douce plante humaine esprit végétal
un rêve organique s'étire en ton coeur
Sous le dôme en verre douce plante humaine
épandue dans tes coussins [tu t'ennuies et rêves])

Oh, de te toucher calme mes douleurs
Quand la nuit s'étend et ta tête penche
j'attends le matin où je vois briller
à tes yeux de la rosée

Savoir sans apprendre

Les aurevoir sont des adieux
Les adieux et les aurevoir sont toujours déchirants
Sur les banquettes arrières pleurent les enfants
Noyés de plaisir

Arrachés dans le ciel comme des suppliciés
Ouverts par les ciseaux de la mort
Et fuyant d'un saut de géant
Le cataclysme
Sur quoi se referme la nuit

Enfants n'osant se retourner
La nuit est grande autour et dedans
De grandes lames scient au passage
Le paysage

Derrière vous tout est écroulé
Ce qui vous regarde est la mort
Ce qui attend est difficile
Quelque chose est fini

Mourir quand on dit aurevoir
Étreindre le vide
Se vider de ce qui est perdu
Enfant pleurer de savoir
Ce que les mots ne disent

LE FUTUR NOUS EMPORTE

Ce qu'on craint de perdre est perdu,
Ce qui déchire est révolu;
Écoute, écoute les voix
Qui soufflent en toi
Écoute celle, qui pour toi rêve.

C'est le futur qui nous emporte,
Le futur nous emporte.

Tu ne verras rien
Que tu n'aies vu déjà
Tu ne seras rien
Que déjà tu ne sois.
Vois ma bouche est une source
L'avenir coule au long de moi.
Il n'y a qu'un combat,
C'est toi contre toi.
Agis, agis pour toi
Le moment est là.

Tu n'entends pas mes mots,
Tu écoutes le flot de ton désir

C'est le futur qui nous emporte,
Le futur
C'est le futur qui nous emporte,
Le futur

Catherine et le roi

catherine était fille
et zim et boum et tralala
catherine était fille, était fille de roi.
était fille de roi,
voilà voilà voilà.
Elle, était chrétienne
et zim et boum et tralala
elle, était chrétienne, son père ne l'était pas
son père ne l'était pas,
voilà voilà voilà

un jour toute en prière
et zim et boum et tralala
un jour toute en prière, son père la trouva.
son père la trouva,
voilà voilà voilà

que fais-tu là ma fille
et zim et boum et tralala
que fais-tu là ma fille, ma fille que fais-tu là?
ma fille que fais-tu là?
voilà voilà voilà

j'adore dieu mon père
et zim et boum et tralala
j'adore dieu mon père, que vous n'adorez pas
que vous n'adorez pas,
voilà voilà voilà

au premier coup de sabre
et zim et boum et tralala
au premier coup de sabre, son père la manqua
son père la manqua
voilà voilà voilà

au second coup de sabre
et zim et boum et tralala
au second coup de sabre, son père la blessa
son père la blessa
voilà voilà voilà

au troisième coup de sabre
et zim et boum et tralala
au troisième coup de sabre, son père la tua
son père la tua
voilà voilà voilà

le père aimait sa fille
et zim et boum tralala
le père aimait sa fille, sa vie il la pleura
sa vie il la pleura
voilà voilà voilà

ce fut la triste histoire
et zim et boum et tralala
ce fut la triste histoire de catherine et du roi
de catherine et du roi
voilà voilà voilà

Illusion d'optique

Petite fille assise au bord de la fenêtre
(illusion d'optique)
souvenir poussière des rêves
(illusion d'optique)
visage au carreau
reflet du futur
souriant
robe d'été, petit cowboy dans le pré
(illusion d'optique)

LES NUAGES

Vapeurs,vapeurs, vapeurs,
Les nuages aujourd'hui, les nuages
Dans le rêve, les déchirures
Où marche-t-on ?
Regarder, ne jamais voir
Poser les pieds,
faire ce qui est à faire
Regarder ne jamais voir
que sont les nuages?
Les vapeurs...
Où est celui qu'hier nous étions ?
La mémoire est imparfaite
Elle n'a pas de souvenirs
Elle rêve dans le présent
Peut lui importe de fixer
Elle est germe dans le présent
Vapeurs, vapeurs
Les nuages aujourd'hui, les nuages...
Où suis-je ? Où est le présent ?

En moi les rêves plongent leurs racines
Je flotte et la peur est absente
Je marche et je suis de chair
Demain, le même qu'hier
Moi, moi, où suis-je ?
Plus réelle dans le présent
Que cette ombre dans le passé ?
Sur aujourd'hui, sur demain,
Flottent les nuages
Sur ces instants tressaillants
Aveugle sur ce chemin noyé
Les bras tendus
Et le seul horizon que je vois
Effleure le bout de mes doigts
Vapeurs... Nuages
Mes doigts suivent des fils
Perdus de vue si vite dans le brouillard
Mes souvenirs, réinventés.
hors de ma conscience se tisse la trame
Parfois dans le rêve
Une déchirure

Rien le vide l'espace

Je suis si vaste que le monde flotte en moi
Je suis si vaste et je change si souvent.
L'eau où flotte un bateau
Si constante si fuyante
Je dors les nuits d'été et m'éveille
Parfois je suis étendue comme un soupir
Et je deviens la terre
Mes mains dans la gravité
Et le haut de ma tête loin de moi.
Mais je ne bouge pas.
Dans l'enveloppe de mon corps,
Le poids des massifs montagneux
Et l'immobilité du temps.
Je suis si vaste.
Je contiens tout au point de disparaître
Je suis dans la nuit lentement oscillante,
Je ne suis rien, je suis le vide, je suis l'espace.

LE TRUQUEUR

Le truqueur
Dessine dessine
Pour nous
Pose ses mains sur nos yeux
Organise ses visions
Nous enferme

Le truqueur
Redessine les formes
Pour nous
Les images s'organisent
selon des plans prémédités
Pris
Pour toujours

Stagnation

Fenêtres sur le ciel sont des folies
La pluie est de métal le sol fuit l'homme dévasté
Celui qui souffre et rit se massacre et jouit
Celui qui rejoint dieu au plus court
L'orifice le perméable
Le déchu la chute vertigineuse
Celui qui est dépouillé
Que les regards traversent
Qui s'ouvre comme une blessure
Le maudit avec son fardeau et son attirail
La violence est molle qui nous étreint
Dieu du ciel nous sommes morts !

La vie est une froide étreinte
Tout est là mais nous n'y sommes pas
L'amour est froid comme l'argent
Inventeur d'une autre mort

CUCULA

Uno y dos y tres y quatro, Cucula !
Salto el salto del Guatemalteco
Diez y ocho anos, viejo, viejo.
Viejo, ya bastante viejo para matar a guerilleros.

Uno y dos y tres y quatro, Cucula !
Salto el salto del Guatemalteco
Doce anos, viejo viejo
Viejo, bastante viejo viejo para ser un guerillero.

L'ATTENTE

J'attends l'été,
Enfant des foudres
Derrière la porte, derrière la porte,
L'attente, l'attente.

Meublée des rêves, la nuit regarde,
La nuit appuyée à la porte.

Je tourne autour de la pièce.
Elle est comme l'air,
Comme l'air qui me suit,
L'attente gonflée de nuit.

Meublée des rêves,
J'attends le jour, l'aurore;
La nuit s'enfle appuyée à la porte;
Je dors, je rêve...

Obscure est la corruption du cercle sombre du néon
sous l'arc fermé de mes paupières
Je ne suis rien,

Rien ne me prenne.

Comme l'air traversée d'ondes et d'atomes,
Comme l'air agitée par les pulsations,
Comme l'air, soufflée, bue, respirée,
L'attente, l'attente.

*TELECHARGEMENTS*DIRECTS*ET*GRATUITS*

MONIQUE CHANTE NB LES MP4

MONIQUE CHANTE NB LES MP3